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  • Photo du rédacteurManon Segur

L'étreinte du roncier : premier regard


 


L’étreinte du roncier est un roman dont je parle très souvent sur mes réseaux sociaux. Si vous me suivez un peu, vous avez forcément déjà vu passer un extrait ou la présentation d’un personnage !

Je ne compte pas encore tout vous dévoiler sur ce projet que je trouve très intime, mais je trouvais quand même sympa de vous parler de mes inspirations… On ne sait jamais, peut-être que ça mettra l’eau à la bouche de certaines personnes ! Et puis comme ça, même sans aller au cœur des personnages, vous aurez une assez bonne idée de l’atmosphère qui règne au cœur du récit.


Mais avant tout, un petit résumé :


Montagne noire, 1934, Célia Wilkinson, peintre alcoolique exilée sous un faux nom, partage ses journées entre le château qu’elle garde pour ses parents adoptifs, des toiles qu’elle-même trouve médiocres et ses promenades dans le petit village de Rocagne. Lorsque celui-ci gagne un nouveau pasteur en la très féminine Clémence Saleyrou, sa façade silencieuse commence lentement à s’écrouler, révélant noyades, suicides et manipulations… Rien encore que la misanthrope Célia ne puisse supporter. Cependant, lorsque les visions horrifiques de ses cauchemars se mélangent aux évènements secouant le voisinage, elle n’a plus d’autre choix que de s’impliquer. Une menace mystique se précise de jour en jour sous le granit de la vallée et la jeune femme traumatisée la soupçonne d’être incarnée par Sylve Tanat, un étranger au visage terriblement familier.

Une brûlante question se pose au cœur de leurs rencontres : pourquoi le bourreau d’enfants qu’elle a achevé dans son passé aurait-il décidé de revenir la tourmenter ?

I — Des joies du cauchemar créatif

 

Je l’ai déjà dit sur ce blog : je considère les cauchemars comme les plus parfaites sources d’inspiration à ma disposition. Je trouve que leur sincérité et leur originalité façonnent toujours un excellent terreau pour structurer une histoire fantastique.

Ce roman est donc né de mauvais songes, comme son grand frère Le cloître des vanités avant lui.

Une petite incursion dans mes rêves ? La première base pour L’étreinte me vient d’un cauchemar récurrent qui me visite depuis mon adolescence. Dedans, on décèle la vie de couple d’une femme forcée de cohabiter avec un individu plus vieux - mutique, mais trop souriant - au cœur de collines isolées. Bien qu’il ne montre aucune agressivité ou cruauté, sa compagne s’inquiète constamment de sa présence. Rien ne semble la retenir à cet endroit-là, pourtant, surtout pas l’homme. Cependant, elle se sent captive. À se demander lequel des deux est le plus bizarre…

Le second, plus précis et horrifique, m’est venu il y a environ deux ans/deux ans et demi. Encore une jeune femme - qui n’était clairement pas moi - et cette fois-ci un parfait petit village des années 1930 décoré par les ruines d’une abbaye gothique servait de paysage. Après s’être débattue avec la crainte d’un homme qu’on disait défiguré par des années de torture, la femme tombait amoureuse de lui. Elle en devenait aussi la victime lorsque, bien plus tard, elle découvrait qu’elle était à l’origine de ses tortures. Faussement amoureux d’elle, mais dévoré par la revanche, l’individu trouvait le moyen de l’enfermer vive dans une statue de pierre… puis de l’abandonner au cœur de l’abbaye.

Ce rêve-là avait une saveur tellement gothique que j’ai tout de suite su qu’il me servirait plus tard. Mais comment tourner tout ca en un récit cohérent ? Allais-je garder la substance du « scénario » et conserver cette fin ignoble telle quelle ? Ça, vous ne le saurez qu’en lisant le roman…

Bon, évidemment, vous me connaissez. Pour donner naissance au récit, j’ai aussi utilisé des références plus tangibles, à visiter ou bien à découvrir dans les livres d’histoires… et des paysages d’Occitanie qui m’ont toujours semblé mystérieux.

II — Protestantisme, Sidodre, cultes antiques

 

Très vite j’ai senti que je voulais donner une ambiance « minérale » à cette histoire.

J’ai toujours voulu écrire une histoire en montagne, dans une zone couverte de brume et de mystère. Comme je voulais continuer de baser quelques écrits en Occitanie après l’écriture du Cloître, j’ai décidé de placer le petit village fictif de Rocagne (où se passe la plus grosse partie de l’intrigue) dans une zone de la montagne noire qui ressemblerait fortement au Sidobre.

Ce petit massif, techniquement indépendant, mais tout proche de cette montagne noire et de Castres, est rempli de merveilles granitiques en tout genre, dont la superbe rivière de Rochers et le lac du merle, deux inspirations que j’ai réutilisées presque littéralement.

Les quelques villages en son cœur sont marqués par une grande histoire protestante (je pense notamment à Vabre et son temple, qui m’a aussi servi d’inspiration) dont je me suis nourrie pour le personnage de Clémence : une des premières femmes pasteur de France… dont l’arrivée au village sert quasiment d’élément déclencheur à l’intrigue.

Le petit village de Burlats, à la frontière du massif, m’a aussi conforté dans l’idée de garder l’abbaye en ruines au cœur de l’intrigue. Cela dit, ma toute première inspiration n’est pas tout à fait sa collégiale, mais la cathédrale d’Alet-les-bains, dans l’Aude, qui est plus impressionnante dans sa décrépitude.

Non contente d’aborder la spiritualité protestante, j’aborde diverses confessions dans l’intrigue : orthodoxie russe, judaïsme ashkénaze, catholicisme romain un rien dépravé… mais aussi un paganisme lointain, brumeux, à la fois fictif et désiré, basé sur la présence « gauloise » qu’on peut ressentir vers l’oppidum de Durfort.


III — Plongée en vrai gothique

 

Un des éléments de cette ambiance païenne, à la fois hypnotique et effrayante se cache sous un personnage psychopompe – c’est-à-dire un porteur de mort – dont on ne sait pas vraiment s’il l’est littéralement ou pour le symbole.

L’histoire d’amour principale baigne d’abord dans la méfiance et la crainte. Elle s’enroule autour d’un château désert bordé par un lac meurtrier au cœur de l’hiver. Contrairement au Cloître des vanités, où le gothique se sentait principalement dans le personnage principal et la présence littérale du style gothique architectural, j’ai voulu faire de ce récit une véritable rêverie fantomatique. Meurtres, hantises, romance peut-être immorale… tout cela se déroule dans un cadre à la fois grandiose et étouffant avec une mélancolie qui a pour but de dominer les personnages. J’ai préféré remplacer le dix-neuvième siècle par les années 1930 pour coller à mon songe, mais aussi pour présenter des hommes rongés par la Grande Guerre, des femmes qui commencent à se battre pour elles-mêmes, un changement primordial dans l’Église protestante française…

Attendez-vous donc à une idylle chargée de meurtres sanglants, de mystères mystiques, de neige mangée par la pluie, de fleurs maudites… et de cauchemars emplis par la présence lénifiante – ou pas – de la grande faucheuse.

Conclusion : Voici un petit secret : j’ai une nouvelle qui est tombée récemment quant à l’avenir du roman. Je ne suis pas encore certaine que les choses soient sécurisées alors je resterais silencieuse et pleine de mystère, mais une chose est sûre : cette étreinte, je vais vous en reparler ici ! Vous connaîtrez bientôt ses meilleurs personnages, leurs motivations, certains de leurs secrets les moins sombres…


Le monstre véritable n’est pas toujours celui qu’on croit.


Notes :

 

- Première image : Une illustration pour le roman, par votre humble servante

- Deuxième image : "Aesthetic" pour le roman, composé d'images libres de droit

- Troisième image : La rivière de rochers du Sidobre, commune de Lacrouzette, la photo est de moi

- Quatrième image : Collégiale en ruines de Burlats, la photo est de moi


Toutes les images me reviennent.



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