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  • Photo du rédacteurManon Segur

Le cloître des vanités : conte, mysticisme et amours rêvées


 


Il me semblait assez naturel d’inaugurer ce site en vous parlant de mon premier roman publié (et seul roman publié à ce jour, mais ça ne saurait durer !) : Le cloître des vanités.

Tout de suite, un petit résumé :


Un démon dévoreur d’histoires, une prostituée repentie, et une cathare aux talents occultes s’affrontent, s’aiment, et se haïssent dans les labyrinthes d’Albeyrac, une cité occitane menacée par la croisade des Albigeois. Au milieu d’étranges disparitions, de perverses tortures et d’une cascade de manipulations politiques, les secrets se révèlent, les destinées se rencontrent. À tout moment le bourreau peut devenir la victime…


I — Pourquoi j’ai écrit ce roman ?

 

Lorsque j’ai commencé l’écriture (entre six et huit ans environ), j’ai aussi attrapé cette étrange obsession pour les ambiances glauques, lourdes de détails ET d’obscurité. De ce fait j’ai longtemps essayé de créer une fable rassemblant tout ce qui me plaît, peut-être même trop de ce qui me plaît : cryptes, complots, caves obscures, meurtres… (Enfin tout ceci me plaît dans la fiction hein. Je réalise que le meurtre n’est pas un hobby socialement admissible.) Et en tant que grande fan de Victor Hugo, il était évident que je devrais un jour écrire une histoire à base de cathédrale.

J’ai d’abord essayé au collège en prévoyant une trilogie nommée Le livre des cathédrales : une étrange histoire de sacrifices humains, bébés volés, enfants de chœur acrobates et triangles amoureux autour d’une cathédrale anglaise. Je n’ai réussi qu’à terminer le premier tome de cette abomination que je relis parfois pour constater le chemin parcouru (et c’est toujours très rigolo.) Malheureusement pour ce monde j’ai voulu retourner plusieurs fois à mes premières amours...

Je pense par exemple à ma tentative de thriller fantastique L’émeraude écarlate : ce coup-ci c’était une histoire de braquage de bijouterie à Monaco pendant la période de Noël. Assez terre à terre en soi mais je me suis débrouillée : la cathédrale du Rocher accueillait le climax du roman et j'avais réussi à caser un nombre ahurissant de flashbacks dans un cloître espagnol. Après ces coups d'éclats je me suis calmée sur les grosses églises. Mes obsessions se sont endormies pendant un petit moment. ( Ce qui ne signifie pas que j'écrivais des chefs-d'oeuvre pour autant ! Sinon c'est pas drôle ! )

Les garces se sont réveillées il y a deux ans, lors d’une sieste dans le cloître des Jacobins de Toulouse (un de mes endroits préférés) en compagnie de ma meilleure amie.

Le temps s’annonçait lourd et orageux, j’avais le dos appuyé contre une colonne et j’écoutais un morceau d’epic music. (Lien en fin d'article.) Mon cerveau à demi comateux m’a alors livré une terrifiante vision : celle d’un élégant démon tout de noir vêtu dont le plaisir serait d’attirer ses victimes jusque dans le puits au centre du cloître… pour ensuite mieux les dévorer. L’idée était née et n'allait plus me quitter. Mon amie est partie au Canada pendant trois mois, je m’ennuyais mortellement sans elle et tous les éléments de l’intrigue commençaient à s’imbriquer. Si je mêlais ce départ typiquement gothique au catharisme, un mouvement extrêmement important dans ma région au treizième siècle, j’avais de quoi explorer toutes les thématiques qui me plaisaient. C’est comme ça que j’ai écrit Le cloître des vanités


II — Un méchant… attachant ?

 

Si je veux vous vendre l'univers correctement, je dois absolument vous parler du personnage central, ma muse, mon obsession, l’amour de ma vie et que sais-je encore : cette immense peste de Sernin.

Pourquoi ce nom, déjà ? Au départ j’avais simplement appelé mon personnage « Le démon », mais ce terme répété tout le long de l’intrigue lui retirait son côté sympathique. Comme la crypte de la basilique Saint-Sernin de Toulouse m’avait beaucoup inspirée pour le garde-manger sordide où le démon en question consomme ses victimes, le nom m’est venu naturellement.

Alors Sernin c’est quoi ? C’est un énorme, merveilleux, immense plaisir. C’est un personnage avec lequel j’ai pu me permettre tous les excès. Il frôle le cliché du méchant machiavélique sorti droit d’un vieux film d’horreur et c’est tant mieux. C’est le méchant ET le héros du conte (mais bien malgré lui) et parce que le but c’était justement de faire un conte, il en bave tout en lyrisme. Sernin m’a permis de vivre une puissante vague de sadisme et de raffinement, de critiquer, de gronder, de brûler des cadavres. Autant de joies qui n'ont pas de prix. ( Par contre, je pense que je vais aller plusieurs fois en enfer après cette phrase. )

Pour le créer je me suis inspirée du Claude Frollo de Victor Hugo, du Diable dans Les visiteurs du soir, du shérif de Nottingham dans Robin des Bois, prince des voleurs et d’encore mille autres félons maniérés ou torturés à la sauce médiévale…

Sernin le bâtisseur donc, est un démon. Il s’est installé dans Albeyrac, une charmante petite ville occitane, et il dévore les esprits de malheureux passants dans son « cloître des vanités », un piège magique et complexe. Lorsqu’on le découvre, au tout début du treizième siècle, il semble tout à fait heureux de sa condition, équilibré, cruel et bien nourri. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de prêcheurs cathares dont la foi très pure affaiblit ses pouvoirs. S’il veut continuer son train-train en paix il doit les détruire, tout particulièrement une des croyantes qui ose le toiser sans crainte.

Si encore cette quête était son seul souci ! Mais le brave bourreau et meurtrier d’innocents doit aussi se battre dans son propre garde-manger depuis la capture d’Hermine, une servante à la langue bien pendue qu’il hésite encore à dévorer tant elle lui fait peur. C’est auprès de ces deux femmes fortes et spirituelles que Sernin va devoir se remettre en question… sauf qu’un démon qui se remet en question après mille ans d’inaction, ça va faire des étincelles.


III — Gothique… dans tous les sens du terme

 

Me situer dans une époque précise et une culture que je connais bien m’a déjà permis de parler du catharisme, un mouvement religieux dont je me sens très proche, mais aussi de me lâcher niveau architecture (pas trop lourdement, on se rassure !) Comme j’ai fait le choix de créer une ville de conte entièrement fictive, mais représentative des cités de cette époque, j’ai pu mixer pas mal de mes inspirations. J’ai enfin créé ma cathédrale, un cloître démoniaque digne de ce nom… et j’ai essayé de mêler le Gothique au « gothique » puisque les deux sont faits pour aller ensemble. (Oui, un arc-boutant c’est très mystérieux, d’abord.)

Conclusion : Si vous aimez le moyen-âge, la romance (légère), l’ambiance « contes » et/ou le gothique, alors vous devriez passer un superbe moment en présence de Sernin ! Soyez certains que je vous en reparlerais tôt ou tard… (Sur ce, je me retire avec un mouvement de cape et un rire machiavélique.)


Légendes et liens

 

- La superbe couverture du roman a été réalisée par Marcela Bolivar

- Première image : Le cloître des jacobins de Toulouse (pris en photo par votre humble servante)

- Seconde image : Illustration (également par bibi^^)

- Troisième image : Basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse de Carcassonne

- Le cloître des vanités est publié aux éditions crin de chimère, dans la collection archelune. Il est disponible en format broché et e-book sur le site de la maison d'édition, en librairie et sur toutes vos plateformes favorites :

Et en petit bonus, le morceau d'epic music qui m'accompagnait lors de cette sieste au cloître :

 



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